Le soleil, jeune astre tremblant, se lève
Chassant de son doigt les mystérieuses ténèbres
Insufflant vie et réconfort
Tandis que le dormeur rêve mais ne se réveille point.
Et l'ultime clin d'oeil des étoiles
Ne l'aura pas pour témoin ce matin.
Son sommeil est encore trop lourd,
Et son rêve bien léger.
Bientôt le pourpre et l'or colorent le ciel, l'immensité,
Ils dansent, si tu savais
La nature est l'artiste,
L'aube son tableau.
Elle peint, elle peint des milliers de couleurs
Qui dansent, si tu savais
Déjà des odeurs délicates
Venant de quelque fleur entrouverte
Du nez du dormeur s'approchent.
Il transmet ce parfum à son rêve,
Et croit voir de ses propres yeux,
Une jeune fille à la peau parfumée.
Sa peau est sombre et sent la violette.
Ses yeux d'ébène rieurs le regardent
D'un air innocent, à ce qu'il paraît
Et elle danse, si tu savais
Un chant doux et joyeux s'élève.
Elle chante comme l'oiseau du pommier
L'oiseau du pommier chante comme elle
La bouche du dormeur sourit.
Hélas! Peu à peu son rêve se dissipe,
Et les rayons solaires viennent réchauffer ses paupières.
L'image de la jeune fille s'évanouit
Le dormeur éveillé voit le jour
Et s'en éblouit
Il voit la danse du pourpre et de l'or
Il voit la danse des mille couleurs
Il se souvient de la danse de la jeune fille
Et à son tour il danse,
Si tu savais