lou Admin
Messages : 165 Date d'inscription : 03/06/2013
| Sujet: La Dissert´ Dim 6 Déc - 11:45 | |
| Exemple: - Les Romans:
Dissertation Dissertation « Nous autres romanciers sommes les juges d'instruction des hommes et de leurs passions » disait Zola. Or un roman doit-il ouvrir les yeux du lecteur ou bien lui permettre de s'évader ? Le roman doit-il être une échappatoire au gré de tous ? Ou bien doit-il instruire ses lecteur sur les vérités de la vie ? Les romanciers devraient-ils écrire dans le seul but révéler un réalité ésotérique, ou bien seulement pour remplir le rôle d'escalier du paradis, loin d'une réalité trop pesante et douloureuse. Nous allons dans un premier temps nous concentrer sur les raisons pour lesquelles un roman doit ouvrir les yeux, puis dans un deuxième temps nous allons nous focaliser sur l'utilité de l'évasion offerte aux lecteurs de romans. Enfin nous allons nous demander si ces deux aspects ne sont pas complémentaires. Un roman est dans les pays où la censure n'est plus, un bon moyen de faire véhiculer un message précis à un public très hétérogène en un temps restreint. Un roman présente souvent certains aspects de la vie, auxquels un individu ne réfléchit pas dans son quotidien. Il lui apporte sur un plateau d'argent un goûter intellectuel qui lui permettra d'approfondir quelques aspects de sa réflexion sur des actions qui l'entourent au quotidien. Comme dans le roman autobiographique La Promesse de l'aube de Romain Gary, dans lequel la mère de Romain, avant son décès, écrivit un nombre suffisant de lettres à son fils à la guerre pour qu'il ne se désespère pas et fou de chagrin renonce à vivre. Ce n'est qu'à son retour victorieux que ce dernier se rend compte de la perte de sa génitrice. En voyant cette situation de désespoir le lecteur se penche sur le sujet, se demandant si la mère aurait mieux fait de prévenir son fils de sa mort imminente,et comment lui aurait agi dans de telles circonstances. Face à des situations bouleversantes le lecteur ouvre ses yeux, et fait face au quotidien. Ceci est nécessaire à un bon développement intellectuel. Une mûre réflexion peut apporter beaucoup au développement d'une société. Ces méditations sur de faits divers doivent être accessibles à beaucoup de gens, à de grands professeurs comme à de pauvres étudiants. Et c'est le devoir que doit remplir un roman en ouvrant les yeux de la personne le possédant, quelle que soit son origine sociale. De même,le colonel Chabert, dans l’œuvre éponyme de Balzac, qui en héros de guerre rentre dans un monde qu'il avait dû abandonner pour servir le régiment, et se retrouve délaissé de ses connaissances, de sa famille, de la société à laquelle il avait cru appartenir autrefois, de tous. Un personne suite à cette lecture se retrouvera confrontée à soi-même, sera amené à réfléchir, et à ouvrir les yeux sur son propre comportement au sein de sa société, et à réaliser l'hypocrisie qui l'entoure. Sans un roman pour sortir les humains hors de leur flou artistique, le « soi » ne pourrait être amélioré et les vies passeraient dans une superficie absolue, entourés d'individus sans profondeur. Ceci est également bien reflété par les personnages de Flaubert comme Félicité (Un Coeur Simple) et Mme Bovary (Mme Bovary), qui peuvent êtres qualifiés d'oubliés.Elle montrent une société connue radieuse, sous un tout autre angle de vue, et dénoncent le mode de vie ennuyeux et superficiel qui rythme le quotidien de la population. Un contre exemple qui reflète l'ennui et le néant, qui mènent à une vie réelle ingrate, met le lecteur face à un miroir. Ainsi des romans peuvent en ouvrant les yeux, donner un élan de vie et inciter à l'action, pour changer une grisaille devenue habituelle en une existant plus réfléchie et consciente. Mais les romans qui ouvrent les yeux ne visent pas seulement le comportement individuel de chaque lecteur. Ils visent également à instruire sur les comportements sociaux, et dirigent le regard des lecteurs vers la triste réalité qui souvent se trouve face à eux, mais les paupière closes, ces derniers semblent les ignorer . Il est important de connaître le monde qui vous entoure pour pouvoir le changer pour le mieux. Cette fonction remplie par certains romans est capitale à une bonne évolution d'une humanité solidaire. Cette volonté de réveiller les cerveaux amorphes de certaines couches de la société, est très bien transcrite dans l'oeuvre Germinal d’E. Zola .
En présentant les contrastes existants entre la famille des mineurs, les Maheu et celle des Hennebeau, bourgeois actionnaires, le romancier dénonce les injustices présentes entre classes sociales. Pendant l'écriture du roman, Zola s'est plongé dans le milieu hostile des mines et s'est trouvé séduit par la naturalité des ouvriers. Loin des conventions, un nouveau monde s'est ouvert à lui. Par son œuvre, E. Zola espérait attirer l'attention sur la misère de certains afin que le public qui le lisait à l'époque se retrouve informé du monde qui l'entoure au dehors des salons et des bals. Un roman doit ouvrir les yeux des lecteurs afin de leur faire réaliser des inégalités, des choses qui pour eux semblaient normales mais qui en vérité recèlent une sombre réalité, qui sans les romans, resterait cachée des yeux de tous. En ne visant pas un comportement en particulier, mais en présentant les contrastes présents dans la société, un roman ouvre les yeux des lecteurs, stimulant ainsi des étincelles d'évolution. Il permet ainsi un dialogue indirect entre classes sociales et fait passer par la force des mots des messages, souvent tabous dans les conversations, afin de faire vivre le sujet, et de permettre le changement Or ouvrir les yeux pour faire face à une rude réalité s'avère souvent difficile et les lecteurs préfèrent, en général, se laisser aller et choisir l'évasion à travers les romans.
Prisonniers d'un quotidien sempiternel les amateurs de livres cherchent les palpitations manquantes à leurs vies mornes dans les romans. Une personne moyenne ne réalisera que des exploit minimes au long de sa vie. Or ce manque d’adrénaline se fait souvent ressentir, et l'envie d'évasion ne peut être longtemps contenue. Dans un monde ou les règles sociales dictent le comportement et les journées,le maintenant et le demain, les romans offrent un moyen rapide de satisfaire ce besoin en offrant une escapade furtive dans la peau d'un aventurier, interruptible à tout moment. Michel Strogoff, du roman du même nom écrit par Jules Verne,transporte le lecteur dans une vie de cavalcade et de péripéties dans la Russie des Tsars. L'espace de quelques heures, une échappatoire est offert à une personne dont la vie est à l'opposé de ce monde d'aventures. Cette évasion permise par le roman est nécessaire au bien-être mental des individus.Une pause installée dans le quotidien permet la détente en réalisant mentalement des désir subliminaux. Le roman L'île au Trésor de R.L .Stevenson, propose une fuite à bord d'un bateau pirate, loin des conventions sociales oppressantes, où l'hostilité et la peur règnent en maîtres. Le lecteur reçoit du roman une possibilité d'évasion de sa cage d'or et réalise des aventures plus folles les unes que les autres, dans un esprit de détente, éloigné des tracas quotidiens. Un roman peut également proposer des entrevues dans des mondes inatteignables dans certains cas et utopiques dans d'autres, pour offrir à tous une évasion dans le monde du « merveilleux». Le rêve est important pour le développement sain des esprits. Il est inimaginable pour l'humanité de ne pas avoir de désirs cachés, d'envies secrètes, d'endroits rêvés. Il est important dans une vie où le passé, le présent et le futur n'ont pour différence que l'âge des personnes, d'offrir une réalisation imaginaire de leurs souhaits aux lecteurs. En emmenant ce dernier dans les beaux salons de l'aristocratie, par le biais de Julien Sorel dans Le Rouge et le noir, Stendhal fait vivre une vie rêvée dans le luxe aux possesseurs du roman les plus modestes. Cette satisfaction illusoire contribue au bien-être mental de classes dont les bijoux et les salons paressent inatteignables. Satisfaire ses besoins spirituels est capital. L'évasion est nécessaire, et certaines personnes préfèrent « ne plus penser » pendant quelques heures, afin de profiter pleinement de soi, et de la réalisation de ses propres fantasmes sans avoir à penser au sombre monde qui l'entoure. Un roman qui propose une évasion du quotidien, redonne espoir en un monde meilleur, en une autre vie à venir. Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne fait voyager le lecteur hors du temps qui le terrasse et l'immerge dans un univers et une atmosphère exotiques. Dans un esprit de découverte et d’émerveillement, l'amateur est amené à oublier son monde, pour se dédoubler, et laisser sa conscience humaine ainsi sa sagesse dans le présent et voyager sans regret, sur le train de l'imagination dans la sphère qui lui est décrite. Il est en somme essentiel de laisser s'évader le lecteur pour le bien être de ce dernier. Or doit on privilégier sa propre existence à sa vie en société. Doit-on plutôt oublier une réalité par un roman, ou la réaliser ? Il est effectivement très dur de choisir laquelle de ces deux fonctions devrait-être remplie par les œuvres de romanciers.Ces deux aspects du devoir du roman, ne seraient-ils pas complémentaires ?
Une échappatoire tendue aux amateurs de romans permet la détente et le bien-être. C'est dans une atmosphère telle que celle-ci que les messages se laissent le mieux véhiculer. Sous couvert d'un monde imaginaire, ou du moins utopique, les romanciers peuvent ouvrir les yeux des lecteurs, en présentant une coutume propre à l'univers romanesque sous un aspect négatif, tout en faisant réaliser, que cette culture qui semblait si éloignée, est représentative d'un comportement ou d'une classe sociale. Le Petit Prince est un roman d'Antoine de Saint-Exupéry qui sous couvert d'un récit enfantin se déroulant sur différentes planètes, présente sous forme allégorique, par astre, les différents défauts humains existants. Cette visée aux adultes fait réfléchir, tout en permettant l'évasion au lecteur. De même pour le roman de science-fiction The Hunger Games de S. Colins, qui dépeint un monde dystopique dans lequel le lecteur est immergé, et s'échappe de sa propre réalité en se concentrant sur les problèmes présent dans l'univers de la romancière américaine. Il s'approprie le mode de vie et le dur labeur à travers les yeux de l'anti-héros. Or lentement des similarités se créent entre les politiques réelles et celles du roman. En s'appropriant un personnage martyr de sa société, le lecteur adopte également ses cavales,ses tourments et ses ennemis. En réalisant que ces derniers existent dans son propre monde, la personne tentera à son tour de changer (le monde) pour le meilleur, mais cette fois de manière active et non passive (par la lecture).
Ainsi nous pouvons affirmer que chacun des deux devoirs du roman présentent des qualités non négligeables. Tandis que l'un vise une prise de conscience et un changement général, pour créer un monde meilleur, l'autre veille sur le bien-être des lecteurs en leur offrant la réalisation illusoire de désirs subliminaux. Une combinaison des effets mènerait à l'idéal : une prise de conscience dans la détente.Cependant les yeux ouverts empêchent une évasion totale, mais une escapade loin de la réalité rend une prise de conscience difficile. Or n'y aurait-il pas une part cachée d'évasion, physique ou mentale, dans les romans qui ouvrent les yeux, et vis-versa ?
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