lou Admin
Messages : 165 Date d'inscription : 03/06/2013
| Sujet: Arthur Rimbaud Le Dormeur du val -lecture analytique- Jeu 21 Avr - 13:25 | |
| - Introduction:
Le Dormeur du val est un poème extrait du cahier de Douai écrit par Arthur Rimbaud en 1870. Arthur Rimbaud est un poète hybride qui a hérité des traditions poétiques tout en y ajoutant une touche de modernité qui lui est propre. Ce poème s'inscrit dans le contexte historique des guerres franco-prussiennes, et pourrait donc être considérée comme l'une des nombreuses autobiographies versifiées de Rimbaud. Le sonnet fait le portait d'un soldat endormi au sein d'une nature idyllique. Les indices se multiplient au fil des vers pour laisser éclater la vérité, ce soldat est certainement blessé à mort. Comment le promeneur parvient-il a discerné la mort dans un cadre idyllique?- Le Dormeur du val:
Le portrait du jeune homme est en osmose avec l'environnement qui l'épouse. - Le Cadre:
->Le première strophe est représentative de l'idylle prédominante. -> Le présentatif "C'est" qui ouvre le poème marque le début de la description. (il marque également la fin, peut être considéré comme début et fin de la contemplation minutieuse du promeneur)
->Les noms "petit val","rivière", "soleil", "montagne","val" offrent une vue panoramique sur un paysage à prédominance sauvage et naturelle. Nous sommes amener à croire que le narrateur s'entend sur l'admiration du paysage qui semble le captiver, c'est un plan large.
-> Le poète semble très sensible aux détails. Quelques gros plans viennent briser la vue panoramique, tels que "haillons d'agent".
-> Les sens à l’affût du personnages lyrique est également traduite par les nombreuses synesthésies comme "la rivière accroche follement des haillons d'argent", les gouttes d'eau reflètent dans une lumière argentée les rayons de soleil qui se retrouve aussi dans la métaphore "mousse de rayons". Elle est également traduite par les allitérations en "ch" "s" "v", harmonie imitative des bruissements de l'eau de la rivière.
->Les sensations de vie sont prédominantes, un véritable dynamisme d'une nature en éveil est reflété par les verbes " accrochant follement" "chante" "mousse" ainsi que les mots "soleil","fière".
-> La chaleur du "soleil" en association avec la "rivière" et la "montagne" suggèrent une température idéale.
- La nature féérique:
->"La rivière" chantante évoque une figure féminine, comparable à une nymphe. "berce doucement" évoque l'envoûtement qu'exerce cette figure féérique sur le baladeur. Cet évocation de personnage féérique est également traduit par les doigts de fées de la nature qui transforme la misère en préciosité reflété par l'oxymore "haillons d'argent" et le verbe " accrochant"
-> L'étendu de ses merveilles est focalisé sur un endroit "petit val" idyllique et isolé or de très grande puissance "la lumière pleut" -> La nature est invoqué, comparée à une divinité, par l'allusion à la puissance salvatrice "Nature", comparable à un cri du coeur.
- Dormeur en confiance:
->Indiqué par le titre du poème le dormeur se trouve au centre de la description du val. Il fait son apparition dès la deuxième strophe.
->Son âge "jeun" est en parfaite osmose avec le cadre qui l'entoure.
-> Le personnage semble profité et s'imbiber de son environnement comme le montre la description de sa posture : " Bouche ouverte" donc forte oxygénation et la "tête nue" laissant place à la brise sur le front donne une image d'harmonie entre le dormeur paisible et la magie du paysage. "La nuque baignant" souligne également la forte ambiance de fraîcheur présente.
-> Le vocabulaire poétique tel que " La nue" mais également les verbes "pleut" et "baignant" suggèrent un état primitif de bien-être.
->Ce sentiment est également traduit par une allitération en "L"
Une atmosphère de détente et idyllique se dégage d'un cadre paisible, mais d'infimes signes de plus en plus évidents s'immiscent dans le poème jusqu'à une chute fatale. - Le cadavre dans sa sépulture:
- Des indices qui se multiplient:
-> Le mot "trou" ouvre et ferme le poème.Le mot familier contraste avec la noblesse du poème, et suggère un deuxième face néfaste au poème.
->Le narrateur semble surpris à certains instants, pris de révélations, traduites par des enjambements, rejets, "haillons /d'argent" et "montagne,luit" le nom est séparé de son adjectif/verbe, ce qui pourrait être une harmonie imitative d'un court-circuit dans ses pensées.
->Au deuxième abord, la posture du dormeur attire l'attention, sa tête dans des plantes aquatiques, et ses pieds dans le fleurs, pourraient suggérer une position non préméditée.Et éveillent la curiosité du lecteur.
-> Le narrateur semble osciller entre réalité et fiction, et est pris par le déni comme le montre la reprise du mot "dort" . Or ce dernier est est également placé en postion forte par un rejet, qui traduit une hésitation avant l'affirmation, de plus son autocorrection "il était tendu" traduit une neutralité, le narrateur dans le déni tient à se rassurer en procédant de manière factuelle.
-> L'hésitation entre illusion et réalité se retrouve également dans la description du sourire et du teint du dormeur. Décrit comme "pâle" et son sourire comparé à celui d' "un enfant malade" suggèrent un teint maladif, or le mot sourire contraste avec le mal-être. Le promeneur semble ne pas pouvoir/vouloir prendre de position entre la grimace et le sourire joyeux.
-> Se rassurant par des affirmations telles que "il fait un somme" montrent l'envie d’auto-persuasion du narrateur face à quelque chose qui le surpasse, également traduit par son cri du coeur "Nature". Il n'en reste pas moins factuel et mène l'enquête à la recherche de signes de vie en examinant les plus infimes parties du corps telles que le nez.
->Le dormeur ne réagit pas au froid " ne frissonne pas" ce qui évoque des sensations bien plus fortes l'ayant envahit auparavant.
->La chute par "deux trous rouges du côté droit" marque une rupture dans ce qui n'était jusque là que spéculation et incite à la relecture. (poème cyclique)
- Soldat mort en effet:
->Le poème tout entier peut être considéré comme un euphémisme, la mort n'est nullement évoquée explicitement. Néanmoins lors de la relecture l'atmosphère perd son innocence idyllique.
-> La position intrigante du jeun dormeur prend un sens. Le soldat semble être tombé,, et sa tête frôle la rivière qui a sans doutes emporté son casque. Sa bouche ouverte peut traduire les derniers cris de souffrance puis le dernier râle. Son teint pâle correspond à celui d'un cadavre.
-> Son environnement semble l'embrasser. un "lit vert" ainsi que des "glaïeuls" lui offrent un lit mortuaire. Ce premier est également polysémique car peut être associé à l'hiver, saison de la mort.
-> "berce-le" accompagné du champ lexical de la lumièreévoque Dieu berçant sa création et la rappelant à lui . L'âme du pauvre soldat s'envole.
- Le spectateur:
-> Il n'y a pas de "je" lyrique, seulement un témoin qui agit et contourne le cadavre, ce qui donne une dimension universelle au poème.
-> Le lecteur suit le rythme des pensées hachées et hésitantes du narrateur, il adopte son point de vue. Le plan panoramique cède peu à peu sa place à de tr`s gros plans : val->corps->bouche->narine (regard qui capte les détails)
->Nous sommes face à un lyrisme pathétique, tragique, qui évoque de la tristesse.Le jeun homme est fauché à la fleur de l'âge, ne pourra pas profiter de la vie, à cause de la bêtise militaire. Ce poème peut donc être considéré comme engagé.
Dernière édition par lou le Mer 26 Oct - 11:54, édité 1 fois | |
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lou Admin
Messages : 165 Date d'inscription : 03/06/2013
| Sujet: Re: Arthur Rimbaud Le Dormeur du val -lecture analytique- Mar 10 Mai - 19:54 | |
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