lou Admin
Messages : 165 Date d'inscription : 03/06/2013
| Sujet: Lecture Analytique Victor Hugo "Lorsque l'enfant paraît" Lun 21 Mar - 15:30 | |
| - Victor HUGO (1802-1885):
Écrivain français, il est l'un des chefs de file du courant romantique.Poète, dramaturge romancier, théoricien, de la littérature, Victor Hugo s'impose dans tous les genres littéraires Il s'engage également en politique. Ses prises de position contre le président Louis-Napoléon Bonaparte le contraignent à l'exil pendant près de dix-neuf ans, et le bannissent des bibliothèques locales. Hugo porte la vie familiale en son cœur. Et la mort prématurée de sa fille préférée, Léopoldine, accompagnée de son fiancé, l'affectera profondément. L'événement tragique lui donnera l'inspiration et le tournant dans son recueil Contemplations, ou il essaiera l'autobiographie versée, bercé par des sentiments de plus en plus douloureux. V.Hugo rédigea également Les Châtiments, un recueil pamphletaire. Il reproche au régent son coup d'état , le régime en joutte à toutes les orgies, la négligence du peuple, ainsi que la misère humaine. Il en appel a u peuple, à travers la souffrance des innocents => enfants victimes. (le thème de la famille, des enfants est très présent chez HUGO). Ex: Souvenir de la Nuit du 4 Lors de la publication de son recueil Les Feuilles d'automne, Victor Hugo était le jeune père de 5 enfants. Ces poèmes lyriques dont Quand l'enfant paraît... proviennent "de l'intérieur de l'âme". Lorsque l'enfant paraît... traite une joie paternelle par la célébration de l'enfant.
- Oeuvre Célèbres:
- Notre-Dame de Paris(1831)
- Demain dès l'aube... (Contemplations 1856)
- Le poème:
Lorsque l'enfant paraît
Lorsque l'enfant paraît, le cercle de famille Applaudit à grands cris. Son doux regard qui brille Fait briller tous les yeux, Et les plus tristes fronts, les plus souillés peut-être, Se dérident soudain à voir l'enfant paraître, Innocent et joyeux.
Soit que juin ait verdi mon seuil, ou que novembre Fasse autour d'un grand feu vacillant dans la chambre Les chaises se toucher, Quand l'enfant vient, la joie arrive et nous éclaire. On rit, on se récrie, on l'appelle, et sa mère Tremble à le voir marcher.
Quelquefois nous parlons, en remuant la flamme, De patrie et de Dieu, des poètes, de l'âme Qui s'élève en priant ; L'enfant paraît, adieu le ciel et la patrie Et les poètes saints ! la grave causerie S'arrête en souriant.
La nuit, quand l'homme dort, quand l'esprit rêve, à l'heure Où l'on entend gémir, comme une voix qui pleure, L'onde entre les roseaux, Si l'aube tout à coup là-bas luit comme un phare, Sa clarté dans les champs éveille une fanfare De cloches et d'oiseaux.
Enfant, vous êtes l'aube et mon âme est la plaine Qui des plus douces fleurs embaume son haleine Quand vous la respirez ; Mon âme est la forêt dont les sombres ramures S'emplissent pour vous seul de suaves murmures Et de rayons dorés !
Car vos beaux yeux sont pleins de douceurs infinies, Car vos petites mains, joyeuses et bénies, N'ont point mal fait encor ; Jamais vos jeunes pas n'ont touché notre fange, Tête sacrée ! enfant aux cheveux blonds ! bel ange À l'auréole d'or !
Vous êtes parmi nous la colombe de l'arche. Vos pieds tendres et purs n'ont point l'âge où l'on marche. Vos ailes sont d'azur. Sans le comprendre encor vous regardez le monde. Double virginité ! corps où rien n'est immonde, Âme où rien n'est impur !
Il est si beau, l'enfant, avec son doux sourire, Sa douce bonne foi, sa voix qui veut tout dire, Ses pleurs vite apaisés, Laissant errer sa vue étonnée et ravie, Offrant de toutes parts sa jeune âme à la vie Et sa bouche aux baisers !
Seigneur ! préservez-moi, préservez ceux que j'aime, Frères, parents, amis, et mes ennemis même Dans le mal triomphants, De jamais voir, Seigneur ! l'été sans fleurs vermeilles, La cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, La maison sans enfants!
ANALYSE QUESTION: Quelles sortes de joie procure l'enfant?- I) Une joie Familiale:
- a) Description réaliste dans le plan social:
Le portrait réaliste d'un sujet inédit. Il était rare qu'un grand auteur se focalise sur un nourrisson. Montre un lien directe avec sa propre vie. -> L'auteur parle de tous les membre du bébé, non-seulement du visage ( la partie noble de l'être humain)"yeux" "pieds" les bébé semble potelé. Le champs lexical du corps : "petites mains" "cheveux" "sourire" "sa voix" "ses pleurs" "bouche"sont des descriptions réalistes.
->Hugo vise à recréer les sensations liées au bébé grâce aux adjectifs "tendre", "doux", qui évoquent une tendresse agréable au toucher. Le lecteur vit le bébé.
->Aux sensations s'ajoutent les activités de l'enfant qui contribuent au réalisme du poème. Ainsi les verbes d'action "paraît""vient" "regardez le monde" "Ses pleurs", cadencent le texte au rythme de la vie de l'enfant. "Paraît" est ici polysémique car signifie la naissance, mais également l'apparition de l'enfant quand il se réveille.
->L'enfant évolue dans le temps et l'espace comme le montre le champ lexical du temps avec "Novembre" "Juin" "Lorsque" "Quand" "aube", accompagné du verbe "paraître". Ainsi l'enfant se déplace, et découvre au fil du temps, ce qui contribue également au réalisme de la description.
Ce portrait en action se double de moments de vie familiale.- b)Cercle de famille:
->Un cercle chaleureux et protecteur semble protéger l'enfant grâce aux images "cercle" "Chaises se toucher devant le feu" (arc-de-cercle)
->La disposition des rimes a-b-b-a (embrassées) apporte une sensation de proctection, l'enfant est embrassé.
->"flamme" "devant le feu"suggèrent la chaleur, un foyer chauffer donc un abri. L'enfant n'est pas exposé aux rudesses de la vie.
-> Les adultes parlent de religion, sont pieux, ils entretient les liens familiaux. La famille a la bénédiction divine, sans doute aussi cultivée.
->"parmi nous la colombe de l'arche" est un renvoi biblique, à la famille de Noé, seule personne ayant échappé au déluge.
L'enfant exerce une sorte de pouvoir de métamorphose sur son entourage - c)La métamorphose positive:
->"applaudit" " grands cris""on crie" mettent en exergue une joie très expressive. L'enfant être une fête. Il suscite la manifestation de débordements d'émotions. La joie se manifeste également physiquement. Les adultes ne cessent de se mettre à la portée de l'enfant.
-> Le pronom personnel "on" traduit le sens d'une communauté. L'enfant réunit les membres de la famille, et amis. Ainsi apporte également la joie et le bonheur.
-> La structure du poème enjambements et les répétitions sont une harmonie imitative d'une joie spontané ainsi qu'un débordement d'émotions.
-> "se dérident" traduit la métamorphose exercée sur les les adultes, l'enfant par sa présence rajeunit son entourage et fait s'envoler les soucis.
Lorsque l'enfant paraît aussi la joie paternelle. Donc une joie personnelle. - II) Une joie personnelle:
- a)Le portrait lyrique:
->Le Vocabulaire complexe employé dans la quatrième strophe donne une dimension plus adulte au poème. Traduit les sentiments du narrateur.
->le rythme heurté "quand""la nuit""alors" traduit un démarrage difficile un recul devant la jeunesse.
->Le narrateur romantique peine À trouver le sommeil. Est hypersensible "ondes", entend les infimes bruitages de la nature.Un paysage inquiétant se trouve face au poète (paysage état-d'âme?)
->Pale de "l'homme", se dédouble.
l'enfant métamorphose le poète tourmenté - b) Métamorphose du poète:
->La description de l'enfant contraste avec celle du poète:"Sombres ramures"/"clarté des phares" ; "nuit"/"aube". AInsi il apporte le bonheur, la beauté.
->L'enfant est À l'image de la jeunesse"fleur" "aube", il apporte l'insouciance manquante au narrateur.
- III) Une joie spirituelle:
- a) La description d'un ange:
->"éclaire" "brille""cheveux d'or""auréole""lumière""ailes", est les champ lexical de la lumière, du divin. On perçoit une métaphore filée d'une divinité, un ange.
->Il y a une gradation, en mettant en valeur la bonté de cet être qui semble divin aux yeux du narrateur par une hyperbole. "plein de douceurs infinies"
->L'euphorie se transforme en exaltation liturgique, traduite par des hyperboles "rien n'est immonde" "virginité" symbole de la pureté au plus haut degré. Cette gradation atteint son paroxisme par l'affirmation "tête sacrée"
- b)La transformation des adultes:
->Champs lexicaux antithétiques de la pureté et de la saleté."point fait de mal encore"/"fange"l'homme est voué à faire le mal, l'enfant est un être pur dans un monde souillé. Le bébé n'est pas encore soumis à la tentation.
->L'enfant représente l'amour :"offre sa bouche aux baisers"
-> L'enfant représente un tout, désigné par les parallélismes "cage sans oiseau";"ruche sans abeille"...
Or dans le romantisme chaque joie est éphémère. - c)Une prière:
->L'anaphore de "prie""prière" donne une tonalité religieuse au poème. La répétition de "préservez" traduit l'abandon du poète au seigneur, divin protecteur, comparable À une incantation.
->Peut être comparé à une invocation "Seigneur" est répété À plusieurs reprises.
->Les allusions au diable " mal triomphant" "Le mal" donne une dimension éphémère au bonheur de la famille. Le narrateur implore la Divinité de sauver son enfant du monde, du mal.
->L'appréhension de la perte typique des oeuvre romantique se fait ressentir.C'est la tonalité romantique, les angoisses de coeur.
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Dernière édition par lou le Mer 5 Oct - 14:33, édité 1 fois | |
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| Sujet: Re: Lecture Analytique Victor Hugo "Lorsque l'enfant paraît" Dim 8 Mai - 15:42 | |
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